A la découverte des bas

Tout d’abord un peu d’histoire sur les bas !

Les origines

Dans l’antiquité déjà, l’ancêtre du bas est une sorte de collant formé de bandes de tissus, et dont les femmes entouraient leurs pieds et jambes. Il ressemble à un caleçon à pieds et a été porté jusqu’au Moyen-Age.
C’est vers le 16ème siècle qu’il fut imaginé de séparer la culotte des jambes… les bas étaient nés.

Chausses au Moyen-Age
Chausses au Moyen-Age

Le terme « bas » est le diminutif du mot « bas de chausse » qui désignait la partie du vêtement masculin recouvrant la jambe, du pied au genou.
Aujourd’hui, un bas désigne une chaussette longue et fine utilisée par les femmes pour tenir chaud, par souci d’élégance ou de séduction. (Source)

Le bas tricoté

Le bas était alors fabriqué en laine grossière pour les gens du peuple, et en cuir, en brocart ou même en soie pour les plus riches. A cette époque, ils  étaient tissés.
Un Anglais, William Rider, fabriqua la première paire de bas tricotés à l’aiguille en Angleterre, elle fut présentée au jeune roi Henri VI d’Angleterre, vers le milieu du 16ème siècle. En France, c’est Henri II qui fut le premier à en porter, au mariage de sa sœur Marguerite, en 1569. Il en lança d’ailleurs la mode dans notre pays.

Bas féminin fin 17ème
Bas féminin fin 17ème

Au 17ème siècle, les bas sont brodés et colorés, rouge, vert-pomme ou encore bleu ciel.

Bas tricotés 18eme
Bas tricotés 18eme

Cependant, les hommes l’abandonnèrent peu à peu complètement, il devint alors un accessoire féminin par excellence. Au début, les femmes les portaient pour avoir chaud, cachés sous leurs longues robes. Il n’était pas encore tellement question de séduction, à cette époque ou les atouts féminins étaient cachés.

Bas de soie
Bas de soie

C’est au début du 20ème siècle que les mœurs et la mode mettent vraiment les bas en avant. Après la première guerre mondiale, les femmes commencent à  montrer leurs jambes. En effet, les femmes ayant dû remplacer les hommes au travail pendant le conflit, elles ont porté des vêtements plus fonctionnels, moins amples, les jupes et les robes ont raccourci.

Bas pendant les années 1920
Bas pendant les années 1920

Dans les années 1920, les « années folles », arrivent sur le marché des paires de bas conçus pour être portés comme sous-vêtements légers. Ils sont en soie naturelle (fragile et chère) pour les bourgeoises, et en rayonne la soie artificielle plus grossière mais moins onéreuse, pour les femmes du peuple. Ils comportent tous une couture à cette époque.

Marlène Dietrich en bas noir dans l'ange bleu 1930
Marlène Dietrich en bas noir dans l’ange bleu

C’est à partir de 1932 et avec l’apparition de Marlène Dietrich vêtue de bas noirs dans le film « L’ange bleu », que les bas deviennent un symbole de séduction. Dès cette époque, et aujourd’hui encore, la vision d’un haut de jarretière ou d’un bout de jarretelles est considéré comme très érotique.

Les bas et la technologie…

La fabrication des bas en France

Au tout début du 20ème siècle, les bas couture sont fabriqués sur un métier artisanal (ou métier en bois). Un ouvrier en produit ainsi trois ou quatre paires par jour.
Dans les années 20, les bas de soie sont fabriqués sur des métiers de huit ou douze sections, les productions deviennent alors plus conséquentes.
Dans les années 30, les métiers sont passés à vingt-quatre sections, et la vitesse est de 40/50 rangées à la minute.

Fabrication des bas nylon
Fabrication des bas nylon

Après la seconde guerre mondiale, les Américains fournissent les métiers à tisser Reading pour réindustrialiser le pays. Ceux-ci ont une vitesse de 90/100 rangées à la minute. C’est l’avènement du bas nylon…
Aujourd’hui, il faut cinq heures en moyenne pour fabriquer un bas couture entièrement et leur confection nécessite l’intervention de six personnes.
A l’origine, c’est un textile végétal, il est également appelé « soie artificielle ». La viscose est produite de façon artificielle depuis 1884, inventée par les français Hilaire de Chardonnet et Auguste Delubac, à base de cellulose et de collodion, en remplacement de la production des vers à soie.
Cette invention, qui prendra le nom de viscose (ou encore rayonne à partir de 1924) est brevetée en 1892 par les anglais Cross, Bevan & Beadle. Elle devient mondialement connue dès le début du 20ème siècle.
Cette nouvelle matière sert dès 1920 à fabriquer des bas. Elle est bien meilleure marché que la soie et tient plus chaud, même si elle est plus foncée.

Les fameux bas nylon

W. Carothers montrant sa découverte
W. Carothers montrant sa découverte

C’est en 1935 qu’un américain nommé Wallace Hume Carothers travaillant chez Du Pont de Nemours, invente un fil synthétique de type polyamide. Cette fibre légère, souple et d’une solidité étonnante allait devenir une vraie révolution dans le domaine de la lingerie.
Cependant, la première utilisation qui en a été faite a été la fabrication… de brosses à dents.
Il existe plusieurs hypothèses sur l’origine du mot nylon, certaines affirment que l’appellation vient de NY (New York) et LON (London), ou encore des prénoms des épouses des inventeurs.
Son inventeur s’étant suicidé avec du cyanure avant qu’un nom ne soit donné à son produit, un comité de trois membres de chez Du Pont de Nemours est alors nommé pour choisir un nom, il est ainsi proposé « no run » pour « ne s’effile pas ».
Pour éviter le risque de publicité mensongère, le terme  est changé en Nuron, mais le choix final se fait pour nylon, prononcé de la même façon par les Américains et les Anglais.
Cependant plusieurs dictionnaires donnent comme explication qu’il s’agirait réellement de l’acronyme des épouses des cinq chimistes de Du Pont de Nemours  qui ont collaboré à la découverte de la fibre textile : Nancy, Yvonne, Louella, Olivia et Nina.

Le 24 octobre 1939,  les premiers bas nylon sont en vente dans le Delaware, ils sont commercialisés sous le nom de « bas en soie synthétique ». Au départ, ils ne sont proposés que dans le coloris beige, ce qui ne les empêche pas de connaître un succès immédiat auprès de la gent féminine. En trois heures 4000 paires de bas nylon sont écoulés (il y eut même des émeutes dans les rues, toutes les femmes de l’époque souhaitant sa paire de bas nylon ! Un quota de trois paires par femme est alors imposé).

La queue pour la sortie des bas en 1940
La queue pour la sortie des bas en 1940

Le 15 mai 1940, la vente s’ouvre à toute l’Amérique et c’est la ruée vers les magasins, 72 000 paires sont vendues en six heures (soit 200 paires à la minute !) Il s’en vend d’ailleurs 64 millions de paires dès la première année aux États-Unis ! Ces bas avaient l’avantage d’être plus résistants (ils durent en moyenne deux fois plus longtemps que les bas en rayonne), et surtout beaucoup plus fins et légers à porter.
Le bas nylon gagne rapidement en popularité et devient un symbole à la libération, en 1945.

Bas en trompe-l'oeil pendant la pénurie
Bas en trompe-l’oeil pendant la pénurie

Il y eut une interruption cependant, pendant la seconde guerre mondiale, lorsque les matières premières viennent à manquer. Les Américaines sont appelées au patriotisme et leurs bas nylon sont réutilisés pour fabriquer des parachutes. C’est l’époque des bas en trompe-l’œil, qui étaient astucieusement peints sur les jambes des femmes alors privées de cet accessoire rapidement devenu indispensable.

Au début des années 1950, les ventes chutent. En effet, le nylon est très résistant et les bas durent très longtemps. Les femmes n’en achètent que quelques paires par an !
Du Pont de Nemours trouve la parade en modifiant l’épaisseur de la fibre (de 30 à 40 deniers en 1940, elle est passée à 15 deniers en 1950). Les clientes s’inquiètent, mais l’entreprise évoque l’évolution du gout des consommatrices et le désir de mailles de plus en plus fines. Les bas deviennent alors plus fragiles et résistent moins aux frottements. Il n’est plus possible de les remailler, il faut donc en racheter dès qu’ils ont filé.

En 1956, on assiste à un nouveau changement. Les coutures du bas disparaissent grâce à la marque « Bas Dimanche » (qui deviendra DIM), les machines étant désormais capables de tricoter une jambe d’un seul tenant, sans la fameuse couture. Les prix baissent car ils sont fabriqués en plus grande quantité. La vente des bas sans coutures connaît son apogée au milieu des années 1960.

Avec l’arrivée de la mini-jupe, en 1968, les bas sont délaissés au profit des collants, réservés jusqu’alors au monde de la danse. En effet, ceux-ci sont plus faciles à porter avec une jupe courte. C’est également l’arrivée du port du pantalon par les femmes, signant momentanément la fin du port des bas. C’est une période creuse qui durera quelques années.

Liza Minelli dans le film Cabaret
Liza Minelli dans le film Cabaret

En 1972 Liza Minelli porte des bas dans le film « Cabaret », ce qui redonne un peu d’allant aux bas nylon pendant quelque temps.

Les bas aujourd’hui

Depuis les années 1980, on observe le retour d’une certaine recherche d’élégance et de sensualité. Le bas est réapparu peu à peu, avec l’introduction de nouvelles fibres (élasthanne, microfibre…).

Pub pour les bas Dim-Up
Pub pour les bas Dim-Up

Des couleurs, des motifs, des nouvelles formes… et l’arrivée des bas autofixants, encore appelés bas jarretières, ou bas-up, inventés en 1986 par DIM. Même si les puristes n’aiment pas les bas autofixants, l’invention suscite un nouvel engouement pour les bas jarretelles, plus féminins et plus sexy.

Bas-up "sur un air de dentelles" Chantal Thomass 2011
Bas-up « sur un air de dentelles » Chantal Thomass 2011

De nos jours accessoires de séduction, les bas sont encore partie intégrante de la garde-robe lingerie de la plupart des femmes. C’est un symbole glamour représentant la femme, et ils sont aujourd’hui déclinés de façon sexy par les couturiers comme Chantal Thomass par exemple.
Les bas jarretelles sont plébiscités par les jeunes, qui les trouvent érotiques et sujets de fantasme. Une femme se sent sensuelle et attirante avec des bas, et pendant des années ils ont été leur choix de prédilection pour être séduisantes.

Bas jarretelles modèle Malati par Livco Corsetti
Bas jarretelles modèle Malati par Livco Corsetti

Quelle qu’en soit la matière, chaque femme apprécie d’avoir plusieurs paires de bas dans son dressing.
Une question qui reste importante toutefois, est celle du choix de ses bas.

Comment choisir vos bas ?

Avant tout, il faut savoir pour quelle occasion vous allez porter vos bas. Ils doivent également être en harmonie avec votre silhouette et la couleur de votre peau.
Pour mettre vos jambes en valeur, l’idéal est le nylon ou encore le lycra. S’il s’agit de vous protéger du froid, vous pouvez opter pour des bas en laine par exemple. Il est à noter cependant, qu’ils sont moins flatteurs pour accompagner une robe ou une jupe chic.
La couleur est importante également. Si vous êtes habillée de façon élégante, le gris, le noir, le brun clair sont à privilégier. Avec une jupe plus décontractée vous pouvez laissez parler votre imagination, tant que les couleurs sont assorties.
De même, il faut être attentive aux bas décoratifs, qui peuvent paraitre un peu trop voyants en certaines occasions. Vous pouvez cependant porter des bas avec de la dentelle ou des imprimés originaux dans une situation plus informelle.

Il est important de bien choisir sa taille de bas, de même que de miser sur la qualité. Il est donc conseillé de bien regarder les tableaux de taille, afin d’avoir des bas qui vont gainer parfaitement vos jambes, les mettant joliment en valeur.

Et n’oubliez-pas de choisir une jolie guêpière, ou un bel ensemble sexy avec porte-jarretelles à porter avec vos bas !

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