Le sous-vêtement pour homme à travers les âges

A l’origine des sous-vêtements masculins

De la préhistoire à la Rome Antique

Il n’y a pas de traces probantes du port d’un quelconque vêtement ni sous-vêtement à la préhistoire, même si on peut supposer que les hommes préhistoriques ont dû en porter pour se protéger du froid dans les régions à climat rude, comme en témoigne la découverte de la momie Ötzi en 1991, à 3 210 mètres d’altitude, dans le val de Senales en Italie.

Le pagne est reconnu comme l’ancêtre du vêtement, puis du sous-vêtement. Il est apparu nécessaire aux hommes de protéger leurs parties génitales du froid, de la chaleur et des coups. Ces premiers pagnes sont en matière végétale, et on en retrouve trace dans de nombreuses régions comme l’Asie du Sud-Est, les Amériques, la Polynésie. Il est d’ailleurs encore couramment porté, entre autres dans les régions chaudes.
Il n’existe que peu d’exemples du début de l’histoire de l’homme, présentant l’évolution des sous-vêtements masculins.

Egyptiens portant le pagne
Égyptiens de l’antiquité portant le pagne

 

Cependant en Égypte antique, tout le monde portait le pagne, même le Pharaon, comme en atteste les découvertes faites dans le tombeau de Toutankhamon, qui a été enterré avec 144 pagnes.
Il est à noter bien sûr, que la qualité du pagne dépendait de la position sociale. Ainsi, pour les hommes de classes supérieures, les pagnes étaient beaucoup plus luxueux.

 

 

 

Gladiateurs portant le subligaculum
Gladiateurs portant le subligaculum. Mosaïque de la villa Borghese à Rome.

 

A Rome, les hommes portaient également une sorte de pagne ressemblant déjà à un slip, le subligaculum, afin de recouvrir leurs parties génitales.
Pas question de séduction à cette époque, il était uniquement question d’hygiène !

 

 

Le Moyen-Age : nu sous sa chemise !

La chute de l’empire romain voit peu à peu la fin de l’habitude de porter des sous-vêtements. Cela va perdurer jusqu’à la fin du Moyen-Age environ. Cependant, le port de longues chemises en lin se popularise, elles étaient portées sous les vêtements de dessus pour éviter les frottements avec les tissus confectionnant les vêtements, souvent rugueux.

Les braies portées au Moyen-Age
Les braies portées au Moyen-Age

Les braies, lointaines variations du pagne antique, deviennent à la mode. C’est une sorte de culotte ou de caleçon, qui pouvait être ajusté ou flottant. Elles étaient resserrées aux chevilles par un lacet. Lorsqu’on les mettait, il fallait les ficeler solidement autour de taille et des tibias ce qui était peu pratique.

Le sous-vêtement masculin à la Renaissance

A la fin du Moyen-Age, la braguette fait son apparition. En effet, la robe portée jusqu’alors est délaissée au profit du pourpoint, qui se raccourcit progressivement. Il est porté avec des chausses -sortes de bas- et est fixé grâce à des cordonnets ou des rubans. La braguette était à l’origine une petite poche amovible en forme de triangle attachée à la ceinture.

Henri VIII et la braguette Renaissance
Henri VIII et sa braguette proéminente, 16è siècle

 

A la renaissance, elle devient une pièce de tissu rembourrée ayant d’impressionnantes proportions, prenant exemple sur les soldats et leurs armures équipées de braguettes métalliques .
La braguette est alors un accessoire de mode en même temps qu’un symbole de virilité.

 

Le siècle des lumières et la révolution industrielle

Le verrou, Fragonard 1777
Caleçon court. Le verrou, Fragonard, musée du Louvre

Au 18ème siècle, les caleçons sont plus courts, serrés aux genoux et fermés à la taille avec un cordon. Pour l’anecdote, Montesquieu changeait de caleçon chaque jour, tandis que certains hommes de bonne condition n’en changeaient qu’une fois par semaine.
Vers le milieu du 18ème siècle, la création des sous-vêtements voit  apparaitre un commerce spécialisé qui lui est dédié.
A cette époque, il existe deux longueurs de caleçon, le caleçon court à porter sous la culotte et le caleçon long, que l’on porte sous le pantalon.
Les années 1840 donnent naissance, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, à la sous-chemise, portée à même la peau -l’ancêtre du T-shirt en somme.

Sous-vêtement de l'époque victorienne
Sous-vêtement de l’époque victorienne, fin du 19ème siècle

 

 

Le début de l’ère industrielle, vers la fin du siècle voit un essor de la production de masse et la démocratisation des sous-vêtements. Ceux-ci vont connaitre ensuite beaucoup de bouleversements à partir des années 1900.

Les sous-vêtements masculins au 20ème siècle

L’hygiène avant tout

Au début du 20ème siècle, pas encore question de slip, de boxer et encore moins de string, pour les hommes dans leur quotidien. Le slip est alors réservé aux seuls sportifs et on peut en trouver au prix de 2 francs sur le catalogue Manufrance de 1906.
Le sous-vêtement masculin consistait en une combinaison longue, qui avait peu évoluée depuis la fin du 19ème siècle.

Publicité pour les sous-vêtements Rasurel
Publicité pour les « sous-vêtements hygiéniques » Rasurel, 1906

 

 

Le sous-vêtement était alors uniquement un objet d’hygiène, comme en témoigne ceux proposés par le Dr Rasurel dans ses publicités de « sous-vêtements hygiéniques » en laine.

 

 

 

La naissance du slip

Le terme « slip » est entendu pour la première fois pour désigner un sous-vêtement en 1913, dans la revue l’illustration, il  s’applique à une culotte ou un caleçon très court. Après la guerre, les hommes veulent laisser de côté les longs caleçons, peu pratiques. C’est l’apparition du sport dans les loisirs qui va démocratiser ce sous-vêtement.
A partir de cette naissance, les innovations vont aller bon train.
En 1918 apparait la culotte sans jambes Petit Bateau, puis en 1929 la marque Jil propose un slip avec une ouverture sur le côté, c’est le premier slip « Kangourou », même s’il n’en porte pas le nom.

Le short Jockey, années 1930
Publicité pour le short Jockey de Coopers, 1934

 

En 1934, Arthur Kneibler, un designer américain de l’entreprise Coopers a une grande idée en recevant une carte postale montrant un homme en bikini. Il dessine alors un nouveau sous-vêtement confortable et sans jambes, avec une fermeture sur le devant en forme de Y. Ce sont les « short Jockey ». Ce fut un succès immédiat, et la société Coopers en vendit 30 000 en 3 mois !

 

 

 

1944 voit deux naissances :

  • Celle du slip « Kangourou » inventé par Musingwear,  le slip est alors équipé d’une poche, un modèle que l’on trouve toujours aujourd’hui ;
  • et celle de la marque Eminence.

Pour l’anecdote, en 1958 l’armée française préconise, dans une circulaire interne, le port du slip de préférence au caleçon, celui-ci étant jugé beaucoup trop flottant.

Slip 108 by 108 par Eminence
Slip 108 by 108 par Eminence, en 2017

 

La mode du slip est née, et en 1960 la société Eminence lance le modèle 108, un slip à poche en fines côtes 100% coton. Ce lancement s’accompagne d’une vaste campagne médiatique qui en fait le leader du marché. Le modèle 108 existe toujours aujourd’hui.

 

 

En ce qui concerne la popularité du slip de nos jours, selon les chiffres de 2015, seuls 23 % de slips sont vendus chaque année, au profit du boxer, qui s’octroie la part belle avec 62 % des ventes (sources Kantar WorldPanel).

Parlons un peu du boxer…

Boxer de la marque Calvin Klein
Boxer de la marque Calvin Klein

Le boxer est un sous-vêtement plus long que le slip car il descend sur le haut des cuisses, mais offrant un maintien similaire, contrairement au caleçon, qui lui est flottant.
Il ne s’est vraiment imposé que dans les années 1990, mais son histoire est plus ancienne et remonte au milieu des années 1920.
En 1925, la société Everlast -bien connue des boxeurs-, invente ce qui sera l’un des premiers modèles de boxer. Jacob Golomb, le créateur, cherche à améliorer la culotte portée par les boxeurs. La ceinture de cuir traditionnelle n’est pas très pratique, alors Golomb a l’idée de la remplacer par une ceinture élastique flexible. L’idée du boxer était née !
Cependant ce n’est que vers les années 50 qu’il commence à gagner en popularité, bien qu’il ne soit pas encore très porté.

Il faut attendre les années 1980, avec les campagnes de publicité parfois controversées de Calvin Klein, pour que le boxer prenne enfin son envol. Ces publicités ont commencé à changer la façon dont les hommes voyaient leurs sous-vêtements. Ils ne voyaient à l’époque dans leurs dessous que des produits de consommation basiques.

Publicité Calvin Klein pour un boxer
Publicité Calvin Klein pour un boxer

Il y a donc un avant et un après Calvin Klein. La campagne lancée en 1982 montre l’homme sous un nouveau jour en exhibant son corps, sa beauté. Dès lors, le boxer s’installe dans les habitudes vestimentaires et va dépasser tous les autres dessous.

Et les autres dessous justement ?

Le boxer a pris la plus grosse part du marché des sous-vêtements homme, puisque environ 6 hommes sur 10 lui donnent la préférence aujourd’hui. Mais certains hommes lui préfèrent parfois le string pour son minimalisme, et son côté sexy. Les hommes qui plébiscitent le port du string parlent du confort et de la sensation de liberté. Contrairement aux autres sous-vêtements, on ne se sent pas enfermé dans un carcan.

String Alliance de la marque française LookMe
String Alliance de la marque française LookMe

 

Le string est donc un sous-vêtement à part entière !
Il rattrape même les ventes de slip, surtout que les créateurs laissent parler leur imagination avec les formes, les couleurs et les matières !

 

 

 

Après le string, c’est le shorty qui semble gagner du terrain. Le shorty tire son appellation de la lingerie féminine, c’est en fait un boxer mais en plus court. Il a la taille plus basse et les jambes raccourcies, mettant ainsi l’arrondi des fesses en valeur. Ses ventes restent cependant encore peu nombreuses, mais elles dépassent pourtant le caleçon, qui lui semble n’avoir plus trop la côte aujourd’hui.
Juste après le shorty, il y a également le tanga, il ressemble beaucoup au string sur l’avant mais est fermé à l’arrière, ce qui peut paraitre plus pratique aux hommes qui n’aiment pas le string pour le côté ficelle dans la raie des fesses.
Il y a d’autres sous-vêtements pour homme, comme le jock (ou jockstrap), que l’on appelle en français suspensoir. Ce sous-vêtement n’est pas récent, puisqu’il a été inventé en 1874 pour les sportifs par Charles Bennett, fondateur de la marque Bike. Il se compose d’une poche permettant un bon maintien des organes génitaux, d’une large ceinture élastique et de deux élastiques latéraux qui laissent les fesses nues. Conçu pour les sportifs à l’origine, il est aujourd’hui de plus en plus porté au quotidien par les hommes appréciant sa coupe et son confort.
Le mini-string lui, est un un string vraiment réduit à son minimum, c’est à dire qu’il protège juste le sexe et ne nécessite que très peu de tissu ! On l’appelle également parfois string ficelle, car exceptée la poche en tissu, il tient à l’aide de ficelles autour de la taille et entre les fesses.

C-string pour homme
C-string pour homme

Le c-string enfin, le dernier né, est un string invisible sous les vêtements et qui épouse les ligne du corps. Il est vraiment réduit à son strict minimum et il peut sembler un peu risqué de le porter, mais il parait qu’il tient bien ! En forme de C (comme son nom l’indique), il a une structure semi-rigide et s’adapte à toutes les morphologies.

Ces trois derniers exemples, cependant, ne représentent qu’un tout petit pourcentage des ventes, et probablement qu’avec l’essor du boxer cela restera ainsi pendant encore quelques années.

Une nouvelle tendance

Depuis les années 1970, les fabricants de lingerie ont pris conscience de la possibilité d’étendre leur marché en proposant des sous-vêtements masculins plus séduisants, en variant la taille, la couleur, la matière, voire en y ajoutant des détails précédemment typiquement féminins (string, dentelles).
Il existe depuis une dizaine d’années une nouvelle tendance, la lingerie fine pour homme, avec l’arrivée d’un terme pour désigner ces dessous féminisés : la « mengerie » contraction de men (homme) et lingerie.

Lingerie en dentelle pour homme, BodyAware
Ensemble de lingerie en dentelle pour homme, BodyAware

Plusieurs marques s’essayent aujourd’hui à la lingerie fine pour homme, en proposant des dessous affriolants avec de la dentelle, de la transparence, des couleurs pastel ou encore des imprimés fleuris, le tout spécialement conçu pour s’adapter aux formes du corps masculin.

Ce phénomène étant encore peu répandu pour l’instant,  nous attendons de voir ses développements pour en parler plus longuement.

 

Place à la séduction

Quelques modèles de la collection LookMe 2017 :

Ensemble Darkness de la marque française LookMe
Ensemble Darkness de la marque française LookMe

Pour un look très tendance, un ensemble T-shirt sans manches et boxer coupé dans un tissu légèrement brillant et imitant le reptile. L’ensemble Darkness est on ne peut plus sexy !

Ensemble sensuality de la marque française LookMe
Ensemble Sensuality de la marque française LookMe

Original et ultra-sexy, un ensemble T-shirt et shorty réalisé en dentelle florale transparente noire. L’ensemble Sensuality a un côté chic et très actuel.

Ensemble Thunder de la marque française LookMe
Ensemble Thunder de la marque française LookMe

Un ensemble T-shirt et boxer audacieux, avec le boxer largement découpé sur l’avant. Bi-matière et jouant sur la transparence, l’ensemble Thunder est original et moderne.

Pour terminer, et pour le plaisir, voici une petite vidéo trouvée sur la chaine Youtube Glam, inc (que nous vous invitons à visiter pour découvrir plusieurs rétrospectives amusantes). Cette vidéo retrace en moins de 5 minutes, 100 ans de l’histoire du sous-vêtement masculin, de 1916 à 2016 :


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